Regards, voyeurisme : Le Petit Saint de Georges Simenon, Le Petit Voyeur de Sonallah Ibrahim

Abstract

L’enfant voit le monde et interagit pour la première fois avec lui grâce à ses yeux, son premier moyen de découvrir la vie qui l’entoure. Il tente de décrypter son entourage par le regard, qui se pervertit et se transforme en un processus de voyeurisme. L’œil regarde et parle, et le regard continue de parler et d’écouter. La recherche porte ainsi sur une analyse stylistique du regard et du voyeurisme dans Le Petit Saint de Georges Simenon et Le Voyeurisme de Sonallah Ibrahim. Malgré la différence des langages des deux œuvres littéraires, l’univers pictural a été créé pour les deux écrivains afin d’absorber le regard du spectateur. Ce qui est caché au regard et ce qui est visible est en quelque sorte dans un état d’équilibre qui forme des cercles de voyeurisme qui se chevauchent, comme si la société entière le pratiquait dans sa vie quotidienne, ce qui soulève le regard du lecteur, qui devient à son tour un voyeur insatiable qui n’étanche pas sa soif même après avoir fini de lire les deux romans. Ce sont ces regards qui laissent des traces que nous suivrons et tentons de lire et d’extraire le sens émotionnel pour déterminer une portée lisible à ses messages, en commençant par l’image de couverture, en passant par le portrait de ses personnages et de leurs environnements, et en terminant avec leur langue et les lieux dans lesquels ils vivent.